>Janvier 2004
L'hiver
2003-2004 aura été marqué par quelques
journées froides (jusqu'à
-8 degrés celsius). Les hiver froids jusqu'à mi-février semblent être
favorable à l'équilibre de la faune dans les vignes et à la structure des
sols.
Le froid est le bienvenu car les vins blancs 2003 ont finis leur fermentations. Ils sont donc stabilisés et le froid permet d'aider à leur stabilisation tartrique. De plus, les rouges qui n'ont pas finis leur fermentations sont eux ralentis par le froid, ce qui est positif car on cherche au contraire à stabiliser les rouges plus tard (cela leurs donne le temps de gagner en structure anthocyanes-tanins). La cave à fûts varie depuis Noël entre 8 et 11 degrés celcius de température, et 55 à 65% d'humidité).
La taille doit commencer autour du 10 février, ainsi que les premiers labours pour préparer les sols pour la nouvelle saison.
La
Saint Vincent est une fête
importante dans tous les villages de la côte Bourguignonne, et ce depuis des
années. A Chassagne-Montrachet, elle a eu lieu le 18 janvier 2004 cette année.
Après la messe dominicale, le Saint, après avoir passé une année au chez
Richard Fontaine, a été remis à Vincent Morey au domaine Bernard Morey et Fils, durant
un long verre de l'amitié. La journée s'est poursuivie à la salle des fêtes
par un repas bien arrosé. L'année prochaine, un autre vigneron de la commune
prendra la relève.
La société de Saint Vincent a pour vocation d'unir les viticulteurs d'un même village, et de faire jouer la solidarité en cas de coups durs.
Voir les photos le mois prochain
Le bouchon liège va-t-il disparaître?
A plus ou moins long terme, surement. La sur-exploitation des forêts de chêne liège et l'éternel souçis de rentabilité poussent à mettre sur le marché des lièges de moins en moins bonne qualité et de moins en moins homogènes. Ainsi, sans même parler des goûts aussi divers et variés que le liège peut donner au vin, le bouchon peut donner d'une bouteille à l'autre des évolutions très differentes. Le bouchon en liège a certainement encore un avenir dans les vins haut de gamme, mais il va falloir le payer très cher, et de surcroît le contrôler par des méthodes onéreuses, pour ne pas voir des bouteilles à 25, 50 ou 100 euros réduites à finir dans l'évier à cause de la fatalité. Le consommateur n'accepte plus les problèmes sur des vins issus de raisins dont la qualité est tributaire de la nature. Le viticulteur n'accepte plus de problèmes sur des bouchons issus de lièges dont la qualité est tributaire de la nature.
Ci dessous, un article issus du magazine "STRATEGIES" de décembre 2003
Le bouchon
fait sa révolution
Jadis réservés aux piquettes, les capsules ou les bouchages synthétiques
ornent désormais certains grands crus. Et poussent le liège un peu loin.
Imaginez le scandale et les conséquences sanitaires si 5 à 7 % des préservatifs
vendus dans le monde avaient un défaut de fabrication ! » Directeur de la
communication de la Société des alcools du Québec (SAQ), Ghislain Laflamme
organise l’un des plus grands concours mondiaux de dégustation de vin. Et les
bouteilles bouchonnées, il n’en peut plus : « Aucune autre industrie au
monde ne pourrait se permettre des taux de produits défectueux aussi élevés
que celle du liège. Elle disparaîtrait immédiatement. Pourquoi les
consommateurs devraient-ils davantage l’accepter pour les bouchons ? » Un
constat sans appel. La nouveauté ? Il est suivi d’effet jusqu’au cœur de
la très conservatrice France viticole.
Démarche fondée. C’est une dégustation à Bordeaux qui a
mis le feu aux poudres, en juin dernier. Pendant Vinexpo, grand-messe
professionnelle bisannuelle, 45 spécialistes reconnus, œnologues, producteurs,
journalistes, goûtent à l’aveugle une quarantaine de vins. Il y a deux
exemplaires de chaque bouteille : l’une est bouchée en liège traditionnel,
l’autre avec un bouchon synthétique, une capsule à vis façon Coca, voire,
horreur, une capsule couronne comme pour la bière. Dix-sept bouteilles ne font
l’objet d’aucune préférence. Une est jugée meilleure avec du liège. Une
avec une capsule couronne. Et 21 avec des capsules à vis ! Pour la maison
alsacienne Paul Blanck et le pape du chablis, Michel Laroche, cette dégustation
est une reconnaissance du bien-fondé de leur démarche. Chacun avait envie de
proposer ses grands crus en capsules à vis. Depuis Vinexpo, c’est chose
faite. Prudents, ils donnent pour l’instant le choix à leurs acheteurs entre
une bouteille habituelle et la « révolutionnaire ». Difficile, en effet,
d’imposer un tel changement des habitudes ! « En France, ce bouchage a
longtemps été réservé aux vins bas de gamme, constate Caroline Lenglin,
responsable du marketing capsules à Pechiney Emballages. La Suisse, qui produit
des vins blancs excellents mais très sensibles au goût de bouchon, s’y est
mise depuis les années 70. Les producteurs français y viennent maintenant, car
les progrès techniques ont fait un bond. »
Casser le mythe. Jean Courant, trésorier de la Fédération du
liège et directeur de la société Préteux Bourgeois, estime qu’il n’y a
pas plus de bouteilles bouchonnées qu’avant, « mais les progrès œnologiques
sont tels que les vins sont désormais plus subtils et floraux qu’il y a
trente ans. Ils sont donc aussi plus sensibles à ce goût de bouchon qu’on détectait
moins sur les vins à l’ancienne, costauds et tanniques. La neutralité
absolue, on ne la trouvera pas dans le liège. » Mais, selon lui, le liège
n’est pas mort : « Pour de grands vins rouges, sur dix, vingt ou trente ans,
rien ne remplace un bouchon haut de gamme traditionnel. » Une chose est sûre,
les vignerons qui font le grand saut ne se décident pas pour des raisons
financières. Entre l’achat des capsules elles-mêmes, l’adaptation de la
chaîne d’embouteillage et le coût des bouteilles spéciales, les vis leur
reviennent plus cher. Ça ne durera pas : dès que la demande sera plus grande,
les prix baisseront. Et qu’on ne vienne pas parler aux pionniers du charme
perdu de la geste sommelière. « Vous trouvez ça traditionnel et mythique,
vous, le goût de bouchon ? » grogne Frédéric Blanck.
Reste qu’un grand nombre de producteurs n’osent pas forcément se lancer.
Sceptique, François Bannier, négociant dans le Languedoc, attend que les
domaines les plus célèbres bouchent leurs grands crus avec du plastique, une
vis ou une couronne. « Le jour où Léoville Las Cases le fait, promis, je
m’y mets ! »